Sourds et malentendants : des conditions de travail délétères selon l’INPES

En parcourant les sites web et forums à propos de la surdité, j’ai pu facilement faire le constat assez sombre de l’accès à l’emploi des personnes sourdes et malentendantes.

Voici quelques extraits du Rapport à la santé des personnes sourdes, malentendantes ou ayant des troubles de l’audition de L’INPES, issus du chapitre « IV.1. Des conditions de travail souvent délétères ».

Charge mentale

« Au travail, les difficultés de communication et leurs conséquences sont exacerbées en raison de la pression économique et de l’inadaptation des postes tandis que le bruit (open spaces, souffleries, chantiers, enfants en milieu scolaire…) est, plus qu’ailleurs, source de fatigue.« 

Imaginez la charge mentale d’une personne qui doit continuellement rester alerte à tout ce qui se passe autour d’elle. Dans nos open spaces, le bruit ne s’arrête jamais. Entendant·es, nous arrivons à filtrer les informations même si cela nous pèse. Pour une personne malentendante, c’est un brouhaha continu et des vibrations difficiles à supporter. Cette fatigue peut générer une irritabilité à laquelle s’ajoute un effort supplémentaire pour communiquer. Dans ce cadre, difficile de faire valoir son meilleur potentiel et de se sentir inclus·e dans une équipe. L’ensemble de ces difficultés mène malheureusement à des carrières professionnelles chaotiques et une avalanche de préjugés sur les compétences des personnes atteintes de surdité.

Isolement

« Les vexations, mises à l’écart, formes de stigmatisation semblent fréquentes. D’après Thomas (44 ans, sourd signant), le manque de possibilité de communication génère des situations de harcèlement moral, des formes d’oppression et de la discrimination.« 

Vous avez un·e ami·e sourd·e ? Demandez-lui son ressenti dans la vie professionnelle. Je vous pari qu’il·elle va vous parler d’isolement. J’ai même eu le témoignage d’un homme m’expliquant qu’il travaillait dans des conditions d’isolement tellement pesantes qu’il soutenait sa femme (sourde signante également) qui n’avait pas eu la force de continuer à travailler. Pour la protéger de ce monde professionnel inadapté, il s’est accroché à son travail et lui a permis de ne pas subir cette injustice. Injustice que l’on retrouve aussi dans cet autre extrait du rapport de l’INPES :

« les personnes sourdes (signantes dans l’étude) se voient incriminées pour leurs faiblesses psychologiques lorsqu’elles réagissent à ce manque d’empathie et d’échanges et par l’absence de possibilité d’exprimer leurs difficultés du fait de l’absence de personnel qualifié en LSF.« 

La clé : sensibiliser pour une meilleure inclusion !

La totalité de ce rapport est téléchargeable juste ici. On y perçoit une inadaptation des postes et un manque de sensibilisation des équipes : un manque tant au niveau technique et qu’humain.

Ensemble, nous pouvons faire évoluer ce constat vers une meilleure inclusion des personnes sourdes dans le milieu professionnel !


On en parle quand vous voulez 😉